Beaucoup pensent que miner du Bitcoin, c’est “fabriquer de l’argent magique”. En réalité, c’est tout autre chose : c’est ce qui fait battre le cœur du réseau Bitcoin.
Qu’est-ce que le minage ?
Miner du Bitcoin ne signifie pas “créer” des bitcoins à partir de rien. Il s’agit de valider les transactions du réseau, en les regroupant dans des blocs, puis en les ajoutant à la blockchain (le grand registre public et immuable de Bitcoin).
Pour accomplir cela, les mineurs utilisent des machines spécialisées (appelées ASICs) capables de résoudre un problème mathématique complexe, consistant à trouver un hash valide. Le premier à trouver ce code ajoute un nouveau bloc à la chaîne et reçoit une récompense : des bitcoins nouvellement émis, ainsi que les frais de transaction associés.
⏳ Le halving : pourquoi la récompense des mineurs diminue
Quand un mineur ajoute un nouveau bloc à la blockchain, il reçoit une récompense en bitcoins. Mais cette récompense n’est pas fixe : elle diminue de moitié tous les quatre ans environ. C’est ce qu’on appelle le halving (ou “division par deux”).

Cette diminution progressive est prévue dès le départ dans le code de Bitcoin. Elle continuera jusqu’en 2140, date à laquelle le dernier bitcoin sera créé. À partir de ce moment-là, les mineurs ne recevront plus de nouveaux bitcoins, mais vivront uniquement des frais de transaction payés par les utilisateurs.
Le halving sert à contrôler l’offre :
il rend la création de nouveaux bitcoins prévisible, limitée et transparente. Contrairement aux monnaies classiques, où les banques centrales peuvent créer de l’argent à volonté, Bitcoin suit une règle immuable : il n’y aura jamais plus de 21 millions de bitcoins.
C’est ce mécanisme qui fait de Bitcoin une monnaie rare, non inflationniste et incorruptible par conception.
Pourquoi le minage est-il indispensable ?
Le minage n’est pas un détail technique. C’est un pilier fondamental du protocole Bitcoin, qui assure trois fonctions vitales :
- Sécuriser le réseau : Toute attaque nécessiterait une dépense d’énergie colossale, rendant le piratage économiquement impossible.
- Garantir la decentralization : Des milliers de mineurs participent librement au processus, sans chef ni autorisation centrale.
- Émettre de nouveaux bitcoins : C’est le seul moyen d’en créer, selon un calendrier prévisible et limité jusqu’en 2140.
Autrement dit : sans minage, pas de Bitcoin.
⚡ Et l’énergie dans tout ça ?
Oui, le minage consomme de l’énergie. Mais contrairement à certaines idées reçues, ce n’est pas un gaspillage : c’est une dépense volontaire d’énergie pour sécuriser un système monétaire mondial.
« Bitcoin isn’t wasting energy, it is monetizing it. » — Saifedean Ammous
Bitcoin transforme l’énergie en valeur durable. Une part croissante du minage est d’ailleurs alimentée par des sources renouvelables ou excédentaires, souvent dans des zones où cette énergie serait autrement perdue (centrales hydroélectriques isolées, surplus solaire ou éolien).
Selon le Cambridge Digital Mining Industry Report du Cambridge Centre for Alternative Finance (CCAF), publié en 2025, 52,4 % de l’énergie consommée par le minage de Bitcoin provient désormais de sources durables, incluant 42,6 % d’énergies renouvelables (hydro, éolien, solaire) et 9,8 % d’énergie nucléaire, contre 37,6 % en 2022.
Cette progression montre que le secteur du minage adopte progressivement un mix énergétique bas carbone, en parallèle d’une forte diminution du charbon (8,9 % de l’apport énergétique), tandis que le gaz naturel devient la principale source fossile avec 38,2 %.
Un exemple emblématique est celui du Parc national des Virunga, en République démocratique du Congo, où les revenus du minage de Bitcoin financent la production d’électricité 100 % hydroélectrique. Ce modèle permet à la fois de sécuriser le parc, de créer des emplois locaux et d’électrifier les villages environnants.
Au Bhoutan, le gouvernement exploite ses surplus hydroélectriques pour miner du Bitcoin, transformant cette énergie excédentaire en réserves monétaires nationales.
Et au Salvador, une partie du minage est alimentée par l’énergie géothermique issue des volcans — le projet Volcano Energy symbolise cette alliance entre innovation énergétique et souveraineté monétaire.
En intégrant ces exemples, l’affirmation selon laquelle Bitcoin transforme l’énergie en valeur n’est pas une métaphore : elle repose sur des faits.
Le minage valorise les surplus, intègre les renouvelables, et stimule l’investissement local là où l’énergie était autrefois sous-utilisée.
Bitcoin devient ainsi un outil d’optimisation énergétique : il capte les pertes, valorise les excédents et contribue à la transition vers une économie plus efficace et durable.
🐄 Le minage et la réduction du méthane : transformer un déchet en ressource
Le méthane (CH₄) est un gaz à effet de serre 84 fois plus polluant que le CO₂ sur vingt ans.
Il est émis naturellement par les fermes d’élevage, les décharges et les sites pétroliers lorsqu’une partie du gaz s’échappe ou est brûlée (flaring).
Des entreprises minières comme Crusoe Energy (États-Unis) ou Vespene Energy (Californie) installent désormais leurs machines directement sur ces sites pour utiliser le méthane au lieu de le laisser s’échapper dans l’atmosphère.
Résultat :
- le méthane est converti en électricité pour le minage,
- les émissions globales de gaz à effet de serre sont drastiquement réduites,
- et le site producteur de méthane génère une nouvelle source de revenus.
Selon l’investisseur climat Daniel Batten, ces projets de minage alimentés par le méthane pourraient réduire jusqu’à 8 % des émissions mondiales de CH₄ si déployés à grande échelle.
Autrement dit, le minage peut transformer l’un des gaz les plus polluants de la planète en énergie utile et propre, tout en sécurisant Bitcoin.
🌡️ Le minage et la valorisation de la chaleur : rien n’est perdu
Miner du Bitcoin consomme de l’énergie… mais rien n’est perdu. En réalité, la quasi-totalité de l’électricité utilisée est convertie en chaleur. Et cette chaleur peut être récupérée et réutilisée dans de nombreux contextes.
🔁 Transformer une dépense en ressource
Les mineurs installent de plus en plus leurs machines dans des environnements où la chaleur produite sert à chauffer :
- des bâtiments résidentiels ou piscines municipales,
- des serres agricoles,
- des fermes piscicoles,
- ou encore des réseaux de chauffage urbain.
Ainsi, le minage peut devenir une activité doublement utile : sécuriser le réseau Bitcoin et chauffer des infrastructures locales.
🌍 Des exemples concrets
- En Suisse, des fermes minières réchauffent des serres pour la production de légumes hors saison.
- Au Canada, certaines piscines publiques utilisent la chaleur des ASICs pour maintenir l’eau à température constante.
- Au Pays-Bas, la chaleur des mineurs chauffe des serres de tulipes, réduisant la consommation de gaz.
Dans ces modèles, le coût énergétique du minage diminue fortement, car l’énergie dépensée pour produire du Bitcoin remplace une autre source de chauffage qui aurait, elle, consommé du gaz ou du fioul.
💡 Une vision circulaire de l’énergie
Le minage devient alors un outil d’efficacité énergétique : il permet de convertir l’électricité en sécurité monétaire, tout en valorisant la chaleur résiduelle pour d’autres usages utiles.
Autrement dit, Bitcoin peut chauffer votre maison, votre piscine ou votre ferme tout en sécurisant le réseau le plus robuste au monde.
🧭 En résumé
Le minage, c’est la colonne vertébrale de Bitcoin. Il transforme l’énergie en sécurité, la concurrence en vérité, et l’électricité en liberté monétaire.
Sans minage, pas de blocs.
Sans blocs, pas de réseau.
Sans réseau, pas de Bitcoin.
Mais au-delà de la technologie, le minage révèle une vérité plus profonde : Bitcoin n’est pas un gaspillage d’énergie, c’est une révolution énergétique et écologique en devenir. Il valorise les surplus, réduit le méthane, intègre les énergies renouvelables, et transforme des déchets thermiques en chaleur utile.
De plus en plus d’experts, comme Daniel Batten, le soulignent :
« Le Bitcoin est le meilleur actif ESG au monde. »
(Source : X / Twitter, 16 novembre 2023)
Bitcoin prouve qu’un système monétaire peut être à la fois décentralisé, durable et efficace. C’est une technologie qui unit énergie, finance et environnement et qui offre au monde une alternative solide, transparente et responsable.
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